Église Saint Hilaire des Grottes à St Hilaire-St Florent

L’église de Saint-Hilaire-des-Grottes est la plus ancienne des églises de Saumur : elle possède une nef du XIe siècle et d’intéressantes parties gothiques.

Histoire

Eglise St Hilaire des Grottes

Fondée en 866 par Effray, abbé de l’abbaye de St-Florent du Mont-Glonne (Saint-Florent-le-Vieil), elle doit son nom aux habitations troglodytiques creusées dans le coteau. Paroisse probablement antérieure à celle de Nantilly, elle atteste ainsi de la renaissance des bords de Loire depuis la fin du IXe siècle. Ce sera, jusqu’à la Révolution, la seule église paroissiale du bourg.

L’inscription d’apparence médiévale gravée sur la face nord du croisillon nord, probablement l’œuvre d’un militaire de l’Ecole de Cavalerie au début du XXe siècle, rappelle sa fondation.

En 1026, fuyant leur monastère incendié par Foulques Nerra, les moines de St-Florent-du-Château se réfugient à St-Hilaire-des-Grottes, où ils déposent les reliques de leur saint patron, pendant la construction de la nouvelle abbatiale.

Vendue comme bien national en 1796, elle est transformée en grange et l’église St-Barthélémy devient église paroissiale, mais un groupe de paroissiens la rachète afin de la rendre au culte. Sauvée de la destruction en 1903, elle sera restaurée et rendue au culte en 1909.

Architecture

Son aspect trapu résulte de rehaussements successifs du sol afin de la mettre à l’abri des crues du Thouet.

  • La nef,

    couverte d’une simple charpente apparente, conserve d’importants éléments romans que l’on peut dater de la première moitié du XIe siècle et sont probablement contemporains de l’abbatiale voisine. Elle a été cependant fortement remaniée par la suite.

Au XIIIe siècle, les murs romans ont été percés de grandes arcades en arc-brisé pour communiquer avec deux bas-côtés qui n’ont probablement jamais été construits. Elles reposent sur de grosses colonnes cylindriques et le seul chapiteau conservé est aujourd’hui presque au niveau du carrelage de l’église, ce qui montre combien le sol a été rehaussé.

A l’extrémité ouest, la nef a été réduite d’au moins une travée à une époque inconnue. La façade occidentale actuelle, dans laquelle on a inséré un nouveau portail au XVIIe siècle, est postérieure au XIIIe siècle.

  • Le croisillon sud roman était doté à l’origine d’une absidiole dont on peut voir de l’extérieur l’arcade d’entrée.

- La croisée du transept, surmontée du clocher est délimitée par quatre arcades en plein cintre. Elle est couverte d’une voûte du XVe siècle sur croisée d’ogives à huit voûtains retombant sur de beaux culots feuillagés. Seule l’arcade sud à double rouleau apparaît comme romane. Les trois autres arcades de la croisée ont été reconstruites en plein cintre entre le XIIIe et le XVIIIe siècle.

  • Le pignon sud est éclairé par deux baies en plein cintre fortement remaniées.

L’ensemble de cette partie de l’église, arcade de croisée et croisillon sud, date probablement du début du XIIe siècle. Les trois autres arcades de la croisée sont de construction plus tardive.

  • Le croisillon nord, reconstruit fin XIIe ou début XIIIe siècle, devait communiquer avec le bas-côté de la nef par une arcade en plein cintre, et se prolongeait vers l’est par une travée supplémentaire formant aujourd’hui la sacristie. Le croisillon et l’actuelle sacristie sont couverts de deux belles voûtes de type angevin. La clef de voûte du croisillon est ornée d’un Agneau Mystique et celle de la sacristie, d’une très naïve Vierge à l’Enfant.
  • Les chapiteaux

    de l’arcade du mur ouest du croisillon conservent de très intéressants vestiges de polychromie médiévale.

  • Le clocher, entièrement reconstruit au XVIIIe siècle est ouvert sur ses quatre faces par des baies en plein-cintre lui donnant une

    allure romane qui correspond bien au style de l’édifice.

  • Le chœur
    à chevet plat date du début du XIIIe siècle et remplace un chœur roman dont il ne reste qu’une petite partie ; il a été très remanié au XIVe puis au XVIIe siècle. Il devait être d’un style gothique régional semblable à celui de la chapelle Saint-Jean de Saumur.

Mobilier et décor peint

  • On remarque à l’entrée deux bénitiers en granit qui sont d’anciennes mesures à grains du Moyen Age.
  • Les autels en tuffeau des croisillons sont du XVIIIe siècle. Dans le

    croisillon nord, une niche abrite une statue de sainte en bois polychrome datant sans doute du XVIe siècle.

  • Le maître-autel en bois semble dater du XVIIIe siècle ; il est décoré d’une mitre et de deux crosses, probablement l’une abbatiale et l’autre épiscopale.
  • Un beau crucifix en bois polychrome, datant du XVIe

    ou du XVIIe siècle, est suspendu dans la croisée.

  • Le décor peint du chœur, naïf et assez dégradé, date du XVIIIe siècle. La voûte est elle-même ornée des bustes des saints Pierre et Paul. Le front de l’arcade du chœur, construite en 1640, est agrémenté de deux anges portant les instruments de la Passion.

  • Deux pierres tombales présentent un intérêt pour l’histoire locale :
  • dans le croisillon nord, celle d’Urbane de la ROE, morte en 1658, dame de la Tour de Ménives et épouse de Charles LE ROUX lequel appartenait à la même famille qu’Augustine LE ROUX, épouse d’Abel SERVIEN, surintendant des finances sous Louis XIV (voir N-D des Ardilliers) ;
  • dans le croisillon sud, celle de Joseph-René JACOB, seigneur de Tigné, de Puigirault, coseigneur de la paroisse, mort au XVIIIe siècle (date effacée).

Extérieur de l’église

  • A droite du portail d’entrée, sur le mur d’enclos perpendiculaire à la façade, une inscription atteste du niveau de l’inondation de 1856 et à côté, un graffiti ancien représente un bateau.
  • En face de l’église, l’ancien cimetière abrite l’enclos funéraire de la famille SOURDEAU de BEAUREGARD. Jean-Frédéric Sourdeau de Beauregard, propriétaire du château de Saint-Florent, était président du tribunal d’Angers et auteur de nombreux articles scientifiques. Selon son souhait, l’enclos abrite également les sépultures de ses domestiques et de ses fermiers. La tradition locale dit qu’il aurait adhéré à la Petite Eglise, dissidence religieuse rejetant le Concordat.